zaterdag, mei 23, 2015

COLLOQUE: "La "transformation" de Philippe V d'Espagne" [La transmission du pouvoir monarchique, du Moyen Âge à nos jours. Entre droits et devoirs] (Bruxelles: Facultés universitaires Saint-Louis, 21-22 mai 2015)

(source image: CRHiDI/USL)

J'ai eu l'honneur de participer au colloque La transmission du pouvoir monarchique, du Moyen Âge à nos jours, organisé par le CRHiDI (Université Saint-Louis).

Résumé:
Au XVIIe siècle, les diplomates français et autrichiens querellent autour de l'ouverture inévitable de la succession de Charles II, roi chétif et "ensorcelé". Des argumentaires tirés du droit privé apparaissent du côté français, s'appuyant sur le Droit de dévolution. Côté espagnol, des actes unilatéraux de Philippe IV, père de Charles II, tentent de soutenir la position de la branche cadette de la maison de Habsbourg. Derrière le dos de l'Empereur, Louis XIV conclut un accord de partage avec Guillaume III, roi de Grande-Bretagne et stadhouder dans les Provinces-Unies. Cette histoire est bien connue. Cependant, en parallèle, la diplomatie française tente de forcer la main de Charles II, afin d'obtenir un testament attribuant tout l'héritage espagnol à Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV. Dans cette démarche, il importe de conquérir les pions essentiels sur l'échiquier madrilène: la grande noblesse espagnole, qui tente surtout de garder intacte la monarchie composite. L'attitude de la reine Maria Anna (archiduchesse autrichienne, dernière épouse de Philippe IV) est déterminante dans ce cas. Les "allemands" s'aliènent l'opinion espagnole, ce qui sera déterminant pour la rédaction finale du testament de Charles II en octobre 1700. Élément supplémentaire: Charles II ne peut être convaincu qu'après consultation des autorités ecclésiastiques. Quand Philippe V arrive en Espagne, il amène des conseillers français, qui transforment l'organisation et l'administration du royaume (abolition des privilèges, création de manufactures à la française). Philippe V, au début mal préparé à la tâche, se transforme en souverain espagnol et s'imbue de la tradition de son nouveau royaume. Il se met à revendiquer l'ensemble des territoires ayant appartenus à Charles II (Pays-Bas méridionaux, Milan, présides de Toscane, Naples, Sicile, Sardaigne...), alors qu'il n'est pas en position de contrôle de cet ensemble. Philippe V apparaît en Italie en 1701 aux côtés du duc de Vendôme, mais n'arrive pas à repousser les avancées autrichiennes. De retour en Espagne, la péninsule est envahie par une coalition anglo-hollando-autricho-portuguaise. Une cour dissidente s'installe à Barcelona autour de l'archiduc Charles de Habsbourg (le futur Empereur Charles VI). Ce dernier assume ouvertement le titre de Charles III d'Espagne. Les territoires acquis à Philippe V correspondront à la ligne de front entre armées des "deux couronnes" (France-Espagne) et celles des coalisés: les Pays-Bas Méridionaux sont en grande partie perdus en 1708, Naples tombe en 1707. Seuls l'Espagne même et les colonies restent sous son contrôle. Cependant, Philippe V refuse d'abandonner ses visées de restauration de la puissance espagnole. L'ambition de son épouse Elisabeth Farnèse l'emmène à un retour en Italie. L'Espagne envahit la Sardaigne (été 1717) puis la Sicile (été 1718). Dans les négociations qui s'ensuivent (qui courent pratiquement jusqu'en 1731), l'Espagne se montre opportuniste et peu respectueuse de la "foy des traitez". Cependant, Philippe V réussit à fonder deux nouvelles branches des Bourbons, une à Naples, et une à Parme.

Les actes paraîtront comme volume collectif dans la série Standen en Landen/Anciens Pays et Assemblées d'États.

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