woensdag, juni 15, 2011

Scheiding tussen Kerk en staat, anno 1733


Leuke paragraaf van de Hugenootse journalist en historicus Jean Rousset de Missy:

Je ne serai pas le premier à dire que les Souverains, n'importe de quel Paîs, ni de quelle Religion, devroient être extrémement attentifs à ne point laisser dans leurs Etats, les Ecclesiastiques empiéter sur la Puissance Temporelle, ou s'immiscer dans les Affaires Politiques. Que les Princes renferment le Clergé dans lers bornes du gouvernement de son Eglise, sans soufrir, sous quelque prétexte que ce soit, qu'il étende sa Juridiction au delà du Spirituel; ce sera le moyen de couper la racine à une infinité d'Abus qui ne manquent pas de s'introduire, aussi-tôt que la Puissance Séculière cesse de le tenir en bride.

On n'a qu'à jetter les yeux sur l'Angleterre, le Dannemark, la Suéde, la Russie, sur Venise même & autres Païs, où le Clergé ne se méle point des Affaires de l'Etat; que l'on mette ensuite en parallèle d'autres Roiaumes, où les Ecclesiastiques donnent, pour ainsi dire la Loy; quelle différence n'y trouvera-t-on pas pour la Liberté, l'Abondance, & la douceur du Gouvernement ?

La prémiere Maxime du Roi Très-Chrétien, pour conserver la Tranquilité dans ses Etats devoit donc être de réprimer les Entreprises de son Clergé; & de punir rigoureusement les Intrigues des Prêtres, Religieux, ou Moines, dont la Cour de Rome se sert pour semer la discorde dans le Roïaume, & pour y étabblir peu à peu ses dangéreux Principes. De-là naît une seconde Maxime, qui consiste à ne point assujettir les Princes, les Grands, les Nobles, ni même le Peuple à la Domination Temporelle d'aucun Ecclesiastique, de quelque qualité ou condition qu'il puisse être; La Nation Françoise prête facilement le col au joug de ceux que la Nature a fait naître pour les commander; mais cette Nation généreuse, qui ne peut se voir gouverner par une Femme, obeïra-t-elle volontiers à des Prêtres, qui ne doivent se meler que du Spirituel ?

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