zaterdag, juni 01, 2019

CONFERENCE PAPER: "Le théâtre de la guerre et l’art de la paix: la défaite française près d’Audenarde du 11 juillet 1708" [Société d'histoire du droit et des institutions des pays flamands, picards et wallons: La Vie et la Mort] (Audenarde: Black Nuns' Convent, 1 JUN 2019)

(image source: Wikimedia Commons)

I had the honour to address the Société d'histoire du droit et des institutions des pays flamand, picards et wallons in Audenarde on 1 June 2019.

Abstract:


La guerre conditionna à l’époque moderne la vie et la mort des hommes. Les Pays-Bas espagnols furent durement touchés. Le mythe de la « Belgique champ de bataille de l’Europe », utilisé par les historiens au XIXe siècle, n’était certainement pas infondé. Cependant, il convient de rentrer dans les facteurs structurants de l’action étatique des puissances étrangères, afin de mieux saisir leur conception des Pays-Bas Espagnols comme objet, plutôt que comme acteur des relations internationales (de Vault & Pelet 1835-1862 ; Legrelle 1888-1892 ; von Noorden 1870-1882 ; Kirchhammer 1885 ; Churchill 2002 [1933]). Je me permets à cet égard de revenir sur des travaux publiés antérieurement (Dhondt, 2011A) pour articuler les dimensions militaire et diplomatique de la campagne militaire de 1708. La « journée d’Audenarde » du 11 juillet 1708 fut célébrée par les puissances maritimes et l’Empereur comme une défaite française éclatante (Lachaert 2008 ; Dhondt 2010). Trois mille morts et environ le même nombre de blessés tombèrent autour de la « Bloedbeek », à quelques kilomètres d’Audenarde, une importante place sur l’Escaut (Dhondt 1999). Quelques mois plus tard, Marlborough et Eugène de Savoie s’emparèrent de Lille. L’hiver effroyable de 1708-1709 leur offrit Bruges et Gand. Cependant, aucun de ces faits militaires permirent à la coalition autour de Charles de Habsbourg d’emporter la Guerre de Succession d’Espagne (1702-1713/1714). Le véritable théâtre de la guerre fut celui des négociations diplomatiques, où les décisions furent prises (Dhondt, 2011B). Pour saisir la nature véritable des conflits, nous devons nous séparer d’un schéma bilatéral, qui lie les aspirations de chaque partie au ius ad bellum (ou au droit de la guerre juste). Les querelles ne dureraient pas si longtemps, si le tort n’était que d’un côté ! Une logique plus politique s’imposa dans la conclusion des traités de paix d’Utrecht (11 avril 1713), Rastatt (7 mars 1714) et Bade (7 septembre 1714) (Bély 1990) : la partition de la monarchie composite espagnole imposait aux parties d’abandonner des arguments tirés du droit privé, du droit naturel ou du droit canonique, pour consacrer une solution politique comme pierre angulaire d’un réseau de traités (Dhondt 2011B). En réalité, les campagnes militaires n’avaient été que les premières étapes d’un raisonnement, visant à contraindre l’opposant à conclure un traité sur la base d’autres conditions. Cependant, la conception stratégique de l’espace des Pays-Bas espagnols (De Schryver 1965), basée sur les fleuves, les échanges économiques, les circulations terrestres, la situation des ports, les fortifications (Rowlands 2011) et la mémoire historique des luttes avec la France, nous permettra de comprendre pourquoi les événements du 11 juillet 1708 ont retenti à travers l’Europe entière (Dhondt 2009 ; De Weerdt-Pilorge & Blanquie 2017). Références :Lucien BÉLY (dir.), Dictionnaire Louis XIV (Paris : Robert Laffont, 2015)Lucien BÉLY, Espions et ambassadeurs au temps de Louis XIV (Paris : Fayard, 1990)Winston CHURCHILL, Marlborough. His Life and Times (Chicago: Chicago UP, 2002 [1933]), vol. II.
Reginald DE SCHRYVER, Jan van Brouchoven graaf van Bergeyck 1644-1725 : een halve eeuw staatkunde in de Spaanse Nederlanden en in Europa [Verhandelingen van de Koninklijke Vlaamse Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van België. Klasse der Letteren; vol. 57] (Bruxelles: Palais des Académies, 1965).
Marie-Paule DE WEERDT-PILORGE & Christophe BLANQUIE, Tout Saint-Simon (Paris : Robert Laffont, 2017)
Frederik DHONDT, ‘Clans, Cabales en Coterieën: de Slag bij Oudenaarde en de permanente machtsstrijd in de Grand Siècle’, Handelingen van de Geschied- en oudheidkundige kring van Oudenaarde, van zijn kastelnij en van den lande tusschen Maercke en Ronne XLVI (2009), 3-35
Frederik DHONDT, ‘Lodewijk XIV als spelverdeler in de Spaanse Successie, 1707-1708’, De Achttiende Eeuw 2018, 283-319
Frederik DHONDT, ‘From Contract to Treaty: The Legal Transformation of the Spanish Succession (1659-1715)’, Journal of the History of International Law XIII (2011B), nr. 2, 347-374Frederik DHONDT, Op zoek naar Glorie in Vlaanderen. De Zonnekoning en de Spaanse Successie, 1707-1708 [Standen en Landen/Anciens Pays et Assemblées d’États, v. CVIII] (Courtrai : UGA, 2011A)
Luc DHONDT, ‘Een schets van de geschiedenis van de stad en van een bijzondere symbiose met het platteland’, in: Ingrid DE MEÛTER & Martine VANWELDEN (eds.), Oudenaardse wandtapijten van de 16de tot de 18de eeuw (Tielt: Lannoo, 1999), 13-22
Fadi EL HAGE, Vendôme: la gloire ou l’imposture (Paris : Belin, 2016)Alexander KIRCHHAMMER (Hrsg.), Feldzüge des prinzen Eugen von Savoyen nach den Feld-Acten und anderen authentischen Quellen (Wien: Verlag des K. u. k. Generalstabes, 1885), vol. X.
Pieter-Jan LACHAERT (ed.), Oudenaarde 1708; een stad, een koning, een veldheer (Leuven: Davidsfonds, 2008)
Arsène LEGRELLE, La diplomatie française et la succession d’Espagne (Gand/Paris : Dullé-Plus/Pichon, 1888-1892)Guy ROWLANDS, ‘Moving Mars: the Logistical Geography of Louis XIV's France’, French History XXV (2011), 492-514 François-Eugène DE VAULT & Jean-Jacques Germain PELET, Mémoires militaires relatifs à la succession d’Espagne sous Louis XIV (Paris : Imprimerie Royale/Imprimerie Nationale, 1835-1862)Carl VON NOORDEN, Europäische Geschichte im achtzehnten Jahrhundert: der spanische Erbfolgekrieg (Düsseldorf: J. Bubbens, 1870-1882)
(see the Standen en Landen-blog on the conference)

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